- NUMBER ONE #4 "WHY WOMEN KILL"
(Critique sans spoiler du premier épisode)
Les Desperate Housewives sont de retour ! Enfin presque : Marc Cherry le créateur de Desperate et Devious Maids revient avec une toute nouvelle création sur CBS All Access : Why Women Kill. Le pitch est assez simple. Trois femmes, vivant à trois époques différentes mais liées par le fait qu'elles vivent dans la même maison, sont victimes d'une trahison de la part de leurs époux. Un pitch vu et revu donc, mais qui s’est souvent révélé très efficace. Est-ce le cas de Why Women Kill ?
Dès les premières images, vous saurez où vous mettez les pieds. Le générique (oui, il y a un générique et il est cool en plus) vous rappellera celui de sa grande sœur, avec sa musique légère et ces images type Art Pop / BD. On est dans du vrai « Marc Cherry » avec les banlieues chics, les couleurs vives presque kitsch, les personnages un peu clichés sur les bords mais tout de suite attachants, ou la narration par les protagonistes en début est fin d’épisode, laissant des indices pour la suite des évènements.
Je pourrais vous énumérer les ressemblances avec Desperate Housewives, mais ça ne serait pas très utile (et fatigant à écrire pour moi) ; car ces clins d’œil n’empêchent pas Why Women Kill de trouver sa propre identité visuelle dès son pilot. Grâce à ses 3 timelines, elle peut se permettre de jouer avec les décors, les modes et styles de différentes époques (années 60, 80 et actuelles). Les transitions sont soignées et rythment l’épisode, ce qui évite à la série de traîner en longueur. La musique est très bien choisie, avec ses airs de violons, signe que la vengeance peut tomber à tout moment.
La deuxième force de la série réside dans le choix de ses actrices. Ginnifer Goodwin (Once Upon A Time, Zootopie) est Beth Ann en 1963, une femme au foyer « parfaite », polie et souriante, qui passe ses journées à faire le ménage et la cuisine pour son mari. Ginny (oui : entre intimes, on s’appelle par nos petits surnoms) est parfaite, je l’adore. Son personnage, qui je pense, est loin d’être aussi sage et naïf qu’on veut nous le faire croire, est certes classique, mais plein de potentiel pour la suite. Son histoire est touchante et j’espère qu’elle brillera encore plus dans les prochains épisodes. Lucy Liu est Simone en 1984. Je n’avais pas vu jouer cette actrice et elle est épatante. On voit qu’elle se fait plaisir avec son personnage chic et sassy, tellement over the top. Liu m’a fait beaucoup rire, elle a le droit aux meilleures répliques de l’épisode. Enfin Kirby Howell-Baptiste (The Good Place, Killing Eve, Veronica Mars) joue Taylor en 2019, une avocate accomplie en relation libre, qui n’a pas la langue dans sa poche. Son personnage est un peu en retrait par rapport à son mari dans ce premier épisode, son intimité mérite d’être plus exploitée par la suite.
Le pilot de Why Women Kill est donc solide. Les actrices sont talentueuses, chacune ajoute sa pierre à l’édifice sans faire de l’ombre aux autres. La série possède déjà une identité propre et se démarque de Desperate Housewives sur certains points. Néanmoins, il faut encore que Why Women Kill trouve un équilibre entre drama et comédie. J’espère qu’elle partira plus dans la comédie noire grinçante par la suite (les histoires de vengeance, ça marche toujours sur moi) et qu’elle nous apportera aussi son lot d’émotion. La cerise sur le gâteau serait qu’elle nous livre un beau message sur l’évolution de la place de la femme dans le couple à travers les époques, et là, on aurait une bonne série à ne pas manquer.
Why Women Kill doit donc encore faire ses preuves mais ce premier épisode est prometteur. Et puis, je ne me fais pas trop de soucis pour la suite : Marc Cherry a raconté l’ensemble de la saison scène par scène à Ginnifer Goodwin pendant son audition, le gars sait où il va. Personnellement, j’attends la suite avec impatience, et j’espère que vous lui laisserez aussi sa chance (Attention : le trailer spoile les épisodes suivants). Bon visionnage, moi, je vais essayer de boucler ce foutu article sur Veronica Mars...
