- LAST ONE #3 "AMERICAN HORROR STORY : C'EST FINI."
Nous sommes en pleine Peak TV. Le nombre de séries diffusées augmente chaque jour, tout comme notre envie de découvrir toujours plus de nouvelles de séries. Mais ce n’est pas pour autant que nos journées s’allongent. Ces dernières années, on peut remarquer qu’un genre se développe plus vite que les autres : la mini-série. Il est vrai qu’il est plus pratique, peut-être aussi rassurant pour certains, de commencer une série qui ne dépassera pas les 10 épisodes (enfin, en principe). C’est peut-être à ça que l’on doit (en partie) des succès comme When they see us, Big Littles Lies, Sharp Objects ou (à la base) 13 Reasons Why. Mais la mini-série n’est pas le seul genre qui se développe, nous pouvons aussi parler de l’anthologie. Ce genre, très présent durant la naissance de la télévision ne demandait pas une assiduité de visionnage, chaque épisode étant indépendant. Ce genre revient en force ces dernières années. Il permet de développer une histoire sur un temps réduit et d’apporter du sang neuf chaque année. L’une de ces séries règne en maître sur ce domaine depuis maintenant 9 ans. Elle vient tout juste de diffuser son 100° épisode. Je parle bien évidement d’American Horror Story.
De nombreuses séries horrifiques s’y sont essayées (The Haunting, Scream, Scream Queens, Chanel Zero) mais la plupart ont eu du mal à trouver leur public. American Horror Story dispose d’une fanbase conséquente. De plus, chaque saison est susceptible d’être encore meilleure que la précédente. Il est donc logique qu’elle parvienne à atteindre sans trop de difficulté sa 9ème saison cette année. Malheureusement, il faut se rendre à l’évidence : American Horror Story n’a plus rien à raconter.
- ONE INDESCRIBABLE SERIES -
AHS était l’une de mes séries préférées, et pour de nombreuses raisons. J’aimais cette ambiance glauque, ces décors sombres, ces histoires WTF, ces images qui te donnent envie de rendre ton steak tartare à 20E du samedi midi servi en terrasse parisienne, ces moments gênants que tu caches dans le métro pour ne pas que les gens ne te prennent pour un obsédé sexuel, ce casting 5 étoiles talentueux (Denis O’Hare, Jessica Lange, Evan Peters, Sarah Paulson et Kathy Bates en tête), ces personnages tarés mais attachants. J’aimais aussi patienter pendant l’été, à l’affût d’un nouveau teaser dévoilant un indice sur le thème de la nouvelle saison. Je me souviens de mon euphorie en apprenant la venue de Lady Gaga dans la série (Saison 5 Hotel) ou de mon excitation de commencer une saison sans avoir, pour la première fois, aucune idée de ce que j’allais voir (Saison 6 Roanoke). On ne peut nier le fait que chez FX, ils mettent le paquet sur la promotion chaque année (ça fait partie du jeu).
Mes saisons préférées sont incontestablement les 2 premières, Murder House et Asylum. C’est celle dont j’ai le plus de souvenirs, avec les surprises et les personnages attachants de la première, les scènes gores et traumatisantes qui me hantent encore la nuit (je les ai revus depuis et c’est encore pire maintenant) pour la seconde. Mais j’aime aussi beaucoup l’atmosphère de Freak Show, les personnages d’Hotel et le concept de Roanoke. Une série tellement innovante et différente des autres… Mais alors, où AHS c’est-elle perdue ?
- YOU RUINED EVERYTHING, YOU STUPID B*TCH -
Personnellement, j’ai passé un bon moment devant la saison 6, Roanoke (même si elle a pas mal divisée le public). Puis vint la saison 7. Et là, plus rien. Voilà, un petit mot tout bête pour définir mon sentiment face aux dernières saisons. Je ne ressens plus rien (sauf peut être de l’exaspération) devant AHS. Tout ce que j’aimais de ma série s’est évaporé comme les centres de Myrtle Snow sur son bûcher. C’est le syndrome Murphy : les dernières saisons sont toujours moins travaillées. Freak Show et Hotel ont leurs défauts, notamment un scénario qui se perd dans des storylines annexes inutiles, mais présentent de bons personnages. A l’inverse, Roanoke est bien construite mais ses protagonistes sont insupportables. Vient donc Cult, le début de ma procédure de divorce. On nous avait promis une saison au cœur de l’actualité (élection de Trump), sur la division du peuple américain, la corruption et l’effet des médias sur la population, une vraie histoire d’horreur américain contemporaine en somme. Mais les personnages sont toujours aussi insupportables, Sarah Paulson pleure sans arrêt (Spoiler : tu m’étonnes que sa femme rejoigne une secte pour la tuer), le côté « actus » est mis aux oubliettes dès l’épisode 2, et l’intrigue autour de la secte se transformer en un One Evan Peters Show, produit par Tom Cruise.
- IT WAS A SH*T SHOW -
S’en suit Apocalyspe, titre résumant assez bien l’état de la série. Je dois avouer que je n’aime pas du tout Coven, j’ai dû forcer à la finir. Malgré la présence de Kathy Bates, Jessica Lange et Angela Bassett et l’ambiance New Orleans, je n’adhère vraiment pas à ce style de saison. Tout est léger, dédramatisé, presque tourné au ridicule, les personnages ressuscitent à tout va, ce qui supprime tout enjeu. Bref... l’annonce d’une saison crossover Murder House/Coven m’avait laissé mi-figue mi-raisin (on allait me donner le pire, mais aussi le meilleur… l’espoir renaît...). Et non, toujours pas. Cette saison est une catastrophe, rien ne tient. Les personnages meurent tous les 2 épisodes, impossible de s’y attacher. L’intrigue ne va nulle part, on passe d’une promesse d’apocalypse à un Coven 2.0, pour finir sur une parodie de Black Mirror. Un supplice donc, illuminé tout de même part son 6°épisode, Return to Murder House. J’ai retrouvé une dernière fois, pendant un peu plus d’une heure, la magie d’AHS, sa poésie, ses images (et Jessica Lange), avant de devoir retourner en enfer. Depuis plusieurs années maintenant, AHS parodie le genre horrifique (ce qui ne me dérange pas en soi) mais tout sonne faux et creux. Elle ne me fait plus peur, ce qui est quand même un comble, et je passe mon temps à lever les yeux au ciel. Les histoires ne contiennent aucun enjeu, je ne parviens pas à m’attacher aux personnages et les scènes gores me paraissent gratuites et seulment làpour recaptiver l’attention des fans, perdus dans ce fouillis indigeste.
- AFTER EVERYTHING I'VE DONE FOR YOU -
Après tant d’épreuves, je lançais il y a quelques semaines le premier épisode de la 9° saison, intitulée 1984 (non rien à voir avec le livre, encore une opportunité de manquer). Cette année, nous auront le droit à une parodie des slashers des années 80, décidément bien à la mode. J’ai suivi la promotion durant l’été, sans grand enthousiasme. Et ce visionnage m’a conforté dans ma décision. Oui, j’aime voir des hommes musclés en tenue moulantes et Matthew Morrison avec une moustache (le reste m’a plus choqué qu’autre chose).
Mais non, je ne suis pas là pour voir une parodie de slasher ultra-référencée sans saveur. Non, je ne suis pas là pour voir des histoires simplistes et incohérentes (Spoiler 9x01 : comment la boss peut-elle avoir des lunettes sans oreille?!) Non, je ne suis pas là pour rire des personnages qui glissent dans la boue 5 fois de suite à la Total Wipeout. Non, je ne veux pas voir Emma Roberts (dans n’importe quelle situation). Non je ne veux pas revoir Dead Of Summer (vraiment, le scénario est un copier-coller, et ce n’est pas un compliment). Je suis triste de dire ça d’une série qui aurait encore tant thèmes prometteurs à explorer, tant de surprises à nous apporter. C’est avec un sentiment amer que je décide de fermer les portes du vieil asile abandonné.