top of page

   - TELL ME A SERIES - #17 DRACULA ou sa majeste des mouches en transilvanie

(Critique garantie sans spoiler)

     Les créateurs de Sherlock, Steven Moffat et Mark Gatiss, sont de retour avec Dracula, mini-série en 3 épisodes, proposée par BBC One chez nos voisins bretons et diffusée sur Netflix dès le 4 Janvier 2020 dans nos contrées. La série suit le Comte Dracula, prince des vampires, de ses origines en Transylvanie à son voyage en Europe. Comme dans le roman, la série s’ouvre sur Jonathan Harker, avocat tout droit venu de Londres, venu rendre visite au mystérieux Comte. Mais que faire avec ce mythe connu de tous qui n’a pas déjà été raconté ? C’est le pari que se donnent les deux scénaristes, et le résultat est plutôt... surprenant.

    "UN LUCIFER SASSY QUI COUPE DES TETES"

     Au cours du visionnage des 3 épisodes, j’ai eu du mal à me situer. Chaque épisode se déroulant dans des lieux et des époques différentes, les ambiances visuelles changent souvent. De plus, l'histoire se situe sur différentes temporalités, alternant entre flashbacks et flashforwards. Il peut donc s’avérer compliqué de s’investir dans une histoire aux décors et au rythme si particuliers.

dracula 3.jpeg

     Cependant, passé les 45 premières minutes, la série se révèle et propose un univers beaucoup moins kitch (même si cette partie rend un bel hommage au film avec Christophe Lee), plus rock, grâce à un beau cocktail d’action, d’hémoglobine et de personnages haut en couleurs. Car ce que je retiendrai le plus de cette mini série, ce ne sera pas la réalisation ou le scénario, surprenant à certains moments mais un peu tiré par les cheveux, mais bien ses personnages. Claes Bang, acteur danois ( notamment vu dans The Square et The Affair), campe le vampire avec brio. Il conserve le côté mystérieux, classe et sensuel du livre, et lui ajoutant un humour mordant qui donne tout son charme à la série. Voyez cette incarnation du personnage comme un Lucifer sassy qui coupe des têtes (ex : « You’re a monster ! », « And you’re a lawyer, nobody’s perfect. ») . Les créateurs ont trouvé le parfait équilibre entre série d’horreur (vendue par les trailers de Netflix) et série décalée (vendue par BBC), que l’on retrouvait dans Sherlock. La série est très visuelle, gore et sanglante (logique, n’allez pas voir Dracula si vous avez peur du sang) mais ne se prend à aucun moment au sérieux (vous ne verrez plus jamais les lancés de bouquet de la mariée de la même manière).

    "VAMPIRES, EN TOUTE INTIMITE"

     Le deuxième personnage central est Sister Agatha, une nonne peu orthodoxe, prête à tout pour comprendre la psychologie du vampire. C’est à travers ses yeux que nous apprendre à connaître Dracula. Étonnante, et surtout très drôle, elle ajoute encore un peu plus de piquant à la série et son second degré à mourir de rire nous permet de prendre du recul sur un premier épisode pas toujours très réussi dans son premier acte.

dracula.jpg

     Mais les créateurs ont ils vraiment réussi leur pari ? Le mythe de Dracula est-il bien adapté ? Pour moi, c’est un grand oui. Au contraire de La guerre des mondes, qui voulait à tout prix coller à son matériau d’origine, jusqu’à en être ennuyeux et vieillot à mourir, Dracula préfère retranscrire des éléments du roman de manière fidèle, tout en omettant délibérément certains détails et en en ajoutant de nouveaux. Le récit est beaucoup plus contemporain. Les scénaristes jouent sur le fait que nous connaissons tous les points forts et les points faibles du vampire pour nous induire en erreur, et nous demander : qui est vraiment Dracula ?

    Le vampire le plus puissant du monde est montré dès le début avec ses failles, ce qui le rend beaucoup plus intéressant, presque humain. Quels sont ses véritables points faibles ? Ses motivations ? En cela la conclusion de la série est simple mais très réussie, et nous montre qu’une légende n’apparaît pas, elle se créer.

    Si vous n'avez pas peur des chauves-souris et des mouches derrière les globes oculaires, faites donc un tour en Transylvanie. Dracula n’est pas la série à laquelle je m’attendais. Elle reste une belle surprise, mais aussi l’occasion pour moi de vous souhaiter une très belle année 2020, remplie de séries !

bottom of page